Citrus erythrosa
Description de cette image, également commentée ci-après
petite mandarine Taihu par Gao Qipei (1660-1734)
Classification
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Rosanae
Ordre Sapindales
Famille Rutaceae
Genre Citrus

Espèce

Citrus erythrosa Hort.
Tanaka (1927)

Citrus erythrosa, Orange du Japon à peau rouge[1], mandarine Sun Chu Sha Kat est une petite population de mandarine chinoise qui doit son nom à sa couleur rouge-oranger vif.

Dénomination modifier

Citrus erythrosa Hort. ex Tanaka (1927)[2] = Citrus erythrosa Yu.Tanaka qui signifie agrume rouge (grec ancien ἐρυθρός (érythros) rouge). Il est donné comme synonyme de Citrus reticulata Blanco[3] la mandarine mais il en est un clade différent quoique proche.

Tanaka donne comme nom Shu sha kitsu, (Sonohara et al., I.e. 81, 1952)[4], Sun Chu Sha Kat est fréquent, le nom vernaculaire japonais est コベニミカン (Kobeni mikan)[5] 余橘、朱橘 (Yú jú, zhū jú)[6]. Tanaka plaçait C. erythrosa comme un témoin de la migration des agrumes ancestraux de l'Inde vers la Chine[7]. Scientia Agricultura Sinica (2009) donne 2 noms chinois: 冰糖橘 (Bīngtáng jú) et 桂平朱砂橘 (Guìpíng zhūshā jú) mandarine cinabre[8] et des synonymes 砂糖橘,八月橘,十月橘 (Shātáng jú, bā yuè jú, shí yuè jú) mandarine d'aout, mandarine d'octobre, elle est dans cette nomenclature une variété de Citrus reticulata Blanco cv. Shiyue Ju[9] (Ju signifie mandarine[10]). 朱砂橘 (Zhūshā jú) orange cinabre est commun[11].

On trouve aussi (Franck Curk et al. 2016) Citrus erythrosa : Fuzhu mandarin (translitération de zhū jú) et San Hu Hong Chu mandarin[12].

Histoire modifier

Guohong Albert Wu et al. (2020) écrivent que Sun Chu Sha Kat «est un ancien cultivar chinois, une petite mandarine acidulée couramment cultivée en Chine et au Japon, et également trouvé en Assam. Ce cultivar est probablement décrit dans la monographie Chü Lu de Han Yen-Chih en 1178, qui comprend des références aux agrumes cultivés sous le règne de l’empereur Ta Yu (2205-2197 av. J.-C.). 16 de ces 28 mandarines appartiennent aux mandarines de type 2, qui contiennent une petite quantité de mélange de pomelo»[13]. Han-yen-Chih écrit encore que la couleur de l'écorce est d'un rouge saturé et que la plante aime les sols sablonneux ce qui a été confirmé par les horticulteurs de Floride[5].

Son existence en Corée semble attestée sous la dynastie Joseon, le fruit était donné au roi. Un pasteur de Jeju décrit ce don en 1702[14].

Phylogénie modifier

L'introgression par C. maxima a été trouvées chez 10 des 14 mandariniers étudiés par Franck Curk et al. (2014) dont les mandarines Willowleaf (C. deliciosa) et Ponkan, les 4 manquantes sont Cleopatra, Sunki, Sun Chu Sha et Nanfengmiju - principalement utilisées comme porte-greffe -. L'ensemble forme un clade particulier «probablement pas géniteur des mandarines cultivées modernes»[15] écrivent-ils. Une première phylogénie est donnée en 2018 par Guohong Albert Wu et al. Les mandarines sont divisées en 3 types, et Sun Chu Sha Kat est classée dans le type 1, purs C. reticulata sans aucune preuve de mélange interspécifique aux côtés de C tachibana dont elle diverge au début du pléistocène[13]. En 2019 un séquençage complet de Huishui Jin jú est publié à Guiyang[16].

 
Phylogénie de Sun Chu Sha Kat (2016) chez Wu et al.

Le séquençage complet du Citrus erythrosa coréen 동정귤 (dongjeong-gyul) est réalisé en 2022, l'analyse phylogénétique montre que C. erythrosa est un groupe frère du clade d'espèces comprenant C. reticulata et C. maxima[17] avec une divergence très ancienne dans l'histoire de Citrus, juste postérieure à celle de Citrus platymamma. Les études antérieures hésitaient sur une introgression de C. maxima chez C. erythrosa et chez C. kinokuni (Curk et al., 2015 ; Oueslati et al., 2017 ).

 
Chez Seung Chul Shina et al. la séquence complète du génome chloroplastique d'un C. erythrosa coréen (losange noir) permet de les classer comme un clade distinct de C. reticulata[17]

Descendance modifier

  • Zàojù (C. compressa ou C. subcompressa selon les auteurs) est un hybride de Kishuu mikan (C. kinokuni hort ex. Tanaka) × Kobeni mikan (C. erythrosa hort. ex Tanaka)[18]. Ce fruit a une teneur très élevée en nobilétine (0,6 %) flavone polyméthoxylée[19].
  • Sun-Chu-Sha est donnée pour génitrice du Rangpur (Citrus limonia).
 
Fleur de Citrus erythrosa au Taipo Waterfront Park de Hong Kong

Description modifier

Fleurs solitaires ou en grappes de 2 à 3 fleurs. Le fruit est aplati ou sphérique haut de 3,5 à 3,8 cm, et large 4,5 cm, l'exocarpe est rugueux et rouge vif tirant sur l'orangé. La pulpe est rougissante et comestible[11].

L'arbre doit être cultivé dans un sol drainant, il apprécie le sable.

Usage modifier

Cette petit mandarine très décorative est en Chine un fruit porte-bonheur, cadeau qui porte chance du jour de l'an, il est signe de prospérité. Le second usage est alimentaire. L'arbre est apprécié dans les jardins[11].

Sun-Chu-Sha-Kat est résistante au CTV c'est pourquoi son usage comme porte-greffe a été tenté aux USA[5].

La médecine traditionnelle asiatique attribue à C. erythrosa des effets protecteurs gastriques, antiulcéreux, hypocholestérolémiants et anticancéreux (Zhang et al. 2007). Un travail coréen a montré que l'activité anti-oxydante de C. erythrosa est supérieure à celle de C. leiocarpa[20].

Notes et références modifier

  1. « M.M.P.N.D. - Sorting Citrus names part1 », sur www.plantnames.unimelb.edu.au (consulté le )
  2. « Citrus erythrosa hort. ex Tanaka », sur www.gbif.org (consulté le )
  3. « Citrus erythrosa Yu.Tanaka — The Plant List », sur www.theplantlist.org (consulté le )
  4. (en) T. Tanaka, « A Revision of Ryukyu Rutaceae-Aurantioideae Revisio Aurantiacearum X », = Science bulletin of Agriculture & Home Economics Division, University of the Ryukyus(4),‎ , p. 91-116 (lire en ligne)
  5. a b et c (en) « Sun Chu Sha Kat mandarin », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  6. J. (Jiaju) Internet Archive, Traditional Chinese medicines : molecular structures, natural sources, and applications, Aldershot, England ; Burlington, VT, USA : Ashgate, (ISBN 978-0-566-08427-0, lire en ligne)
  7. (en) Tyozaburo Tanaka, « Origin of Citrus fruits with reference to Himalaya region », Contribution No. 6, from Tanaka Institute of Citriculture and Horticultual Science, College of Agriculture. University or Osaka Prefecture,‎ 1959 17 avrl, p. 1-5 (lire en ligne)
  8. zh, « 柑橘栽培品种(系)DNA 指纹图谱库的构建 », Scientia Agricultura Sinica ,42(8),‎ , p. 2852-2861 (lire en ligne)
  9. « 砂糖橘 », sur kplant.biodiv.tw (consulté le )
  10. Compendium Of Materia Medica Ben Cao Gang Mu 本草綱目 5 (lire en ligne)
  11. a b et c « 朱砂橘 », sur 百度百科 (consulté le )
  12. (en) Franck Curk, Frédérique Ollitrault, Andres Garcia-Lor, Francois Luro, « Phylogenetic origin of limes and lemons revealed by cytoplasmic and nuclear markers », sur academic.oup.com, (consulté le )
  13. a et b (en) Guohong Albert Wu, Javier Terol, Victoria Ibanez, Antonio López-García, Estela Pérez-Román, Carles Borredá, Concha Domingo, Francisco R. Tadeo, Jose Carbonell-Caballero, Roberto Alonso, Franck Curk, Dongliang Du, Patrick Ollitrault, Mikeal L. Roose, Joaquin Dopazo, Frederick G. Gmitter Jr, Daniel S. Rokhsar et Manuel Talon, « Genomics of the origin and evolution of Citrus », Nature,‎ (lire en ligne)
  14. « [https://web.archive.org/web/20170403085900/http://mediajeju.com/news/articleView.html?idxno=182027 ��������, ������ ����� ������ ���ϰ� �����޾ơ� - �̵������] », sur web.archive.org,‎ (consulté le )
  15. Franck Curk, Gema Ancillo, Andres Garcia-Lor et François Luro, « Next generation haplotyping to decipher nuclear genomic interspecific admixture in Citrusspecies: analysis of chromosome 2 », BMC Genetics, vol. 15, no 1,‎ , p. 152 (ISSN 1471-2156, PMID 25544367, PMCID PMC4302129, DOI 10.1186/s12863-014-0152-1, lire en ligne, consulté le )
  16. « How to access research remotely », sur www.cabdirect.org (consulté le )
  17. a et b (en) Seung Chul Shin, Ji Hoon Song, Yo-Han Yoo et Joo-Sang Lee, « The complete chloroplast genome sequence of a medicinal citrus landrace, Citrus erythrosa Hort. ex Tanaka in Jeju Island, Korea », Mitochondrial DNA Part B, vol. 7, no 4,‎ , p. 580–582 (ISSN 2380-2359, PMID 35386626, PMCID PMC8979535, DOI 10.1080/23802359.2022.2057243, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) Hiroshi Fujii, Satoshi Ohta, Keisuke Nonaka, Yuichi Katayose, Toshimi Matsumoto, Tomoko Endo, Terutaka Yoshioka, Mitsuo Omura et Takehiko Shimada1, « Parental diagnosis of satsuma mandarin (Citrus unshiu Marc.) revealed by nuclear and cytoplasmic markers », Parental diagnosis of satsuma mandarin (Citrus unshiu Marc.) revealed by nuclear and cytoplasmic markers,‎ (lire en ligne)
  19. Yanhua Lu, Chongwei Zhang, Peter Bucheli et Dongzhi Wei, « Citrus flavonoids in fruit and traditional Chinese medicinal food ingredients in China », Plant Foods for Human Nutrition (Dordrecht, Netherlands), vol. 61, no 2,‎ , p. 57–65 (ISSN 0921-9668, PMID 16816988, DOI 10.1007/s11130-006-0014-8, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Hae Gyeong Kim, Gon-Sup Kim, Semin Park et Jung Han Lee, « Flavonoid profiling in three citrus varieties native to the Republic of Korea using liquid chromatography coupled with tandem mass spectrometry: contribution to overall antioxidant activity: Flavonoid profiling in citrus using Tandem mass », Biomedical Chromatography, vol. 26, no 4,‎ , p. 464–470 (DOI 10.1002/bmc.1688, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Voir aussi modifier